Tous les ateliers d’artistes pratiquent le« à la manière de», soit copie plus ou moins fidèle, soit interprétation du modèle. Dans nos ateliers, c’est ce qui motive certains toute l’année; pour d’autres, c’est un moment de respiration ponctuel, entre deux pro­ductions plus personnelles, un moyen de se ressourcer.

On ne crée pas« ex nihilo ». On subit toutes sortes d’influences, qu’on soit en situation de handicap ou non. Ce que nos participants choisissent et transforment trouve certainement une grande résonnance en nous, écho qui reste mystérieux mais qui marque par son Intensité. La démar­che est différente de l’art brut, l’ap­port culturel extérieur est détectable, volontaire, et choisi en présence d’un artiste animateur comme témoin bienveillant.

Pour ce travail, véritable ouverture aux autres, Il est indispensable d’a­voir à disposition, en libre service., une bibliothèque d’artistes majeurs de l’histoire de l’Art. de favoriser les sorties culturelles dans les musées et expositions temporaires, d’ouvrir sur tout type d’images (BD, humour, il­lustration, informatique … ) et de genres (sculptures, mobiles, poésies, etc.).

Une cinquantaine d’œuvres issues de nos ateliers était exposée à la mairie du XIVe arrondissement, du 27 mai au 1 « juin der­nier. Lors du vernissage présidé par Mon­sieur le Maire qui a fait part de son admi­ration pour l’action de Personimages, une de nos artistes-animatrices, Françoise Da­niel Nourry nous a entrainés dans la pen­sée et l’action de nos participants et des artistes dont ils se sont si merveilleuse­ment inspirés.

Les enfants d’une dizaine de classe, ma­ternelle et primaire, guidés par certains de nos artistes ont pris une leçon d’histoire de l’art découvrant ces peintres célèbres : Manet, Monet, Picasso, Matisse, Van Gogh … qui ont suggéré tous nos chefs-d’œuvre exposés. Un livret ludique les y aidait et permettait une ouverture au han­dicap.
SI ces œuvres nous émeuvent, c’est que les modèles choisis ont, certes, été créés par de grands peintres mais aussi que, loin du piège de la sécheresse de la res­semblance, leur message a été formida­blement bien perçu, avec sensibilité et force par nos participants.